Diffusé dans Compétition #2.
Synopsis
Un mantra d’auto-optimisation, qui n’est pas sans rappeler l’esprit pour le moins nerveux d’un manager de la nouvelle économie.
Texte du comité de sélection
En trois minutes seulement, le film de Jens Pecho produit chez les spectateur.ice.s une intense frustration, basée sur une structure répétitive utilisée à contre-emploi de l’habituelle boucle méditative et hypnotique, motif particulièrement présent dans le cinéma expérimental. Ici, le film met en difficulté l’expérience spectatorielle, qui, sur la durée, se transforme en une expérience à la limite du comique, à condition qu’elle soit partagée collectivement. Seul.e face à l’écran, la répétition se fait de plus en plus angoissante, irritante, nous mettant alors, de manière extrêmement synthétique, dans la peau d’un.e salarié.e en fin de journée.
– T.D.
Quelle est le point de départ de votre film ?
Nous découvrons des parties du monde de plus en plus vastes en traitant des informations numérisées affichées sur différents écrans - cela vaut aussi bien pour les heures de travail que pour nos loisirs. On pourrait dire que tout ce qui nous entoure peut être codé en pixels et en spectre de couleurs RVB. Traditionnellement, les couleurs ont été associées à un contenu émotionnel : le vert indique l’espoir, le bleu la tristesse et le rouge la passion ainsi que le feu et le danger. Cette lecture émotionnelle est mise en valeur par la combinaison des champs de couleur avec les termes Start Up, Break Down et Burn Out qui proviennent d’un jargon d’entrepreneur et de motivation personnelle. Chaque groupe de mots choisies se compose d’un verbe et d’un indicateur de direction. Ensemble, ces éléments forment une boucle qui peut être considérée comme un mantra d’auto-optimisation, visant à transformer chaque effondrement inévitable en un nouvel essor.
Comment votre film s’intègre-t-il dans votre travail ? Et quels sont les mouvements artistiques et les artistes qui vous inspirent dans vos créations ?
Je travaille souvent avec des outils minimalistes et des installations basées sur la langue. Le film a été développé dans le cadre d’une installation pour la Kunsthalle Nuremberg en Allemagne, dans laquelle j’ai lié différentes pratiques de traduction de conditions émotionnelles et psychologiques en texte écrit.