2020

Juha van Ingen

PI
Pays
Finlande
Année
2020
Format de projection
Numérique
Durée
8'20
Diffusé dans Compétition #1.

Synopsis

Un journal de voyage expérimental à travers l’Europe en Mars 2020.

Texte du comité de sélection

Quelqu’un déclare : je pars me réfugier dans la connaissance. Quelle noblesse, quelle hauteur spirituelle, quelle humilité dans ce projet ! Et il part. Bon, il faut prendre l’avion. C’est encore le monde saturé, ordonné par la rationalité productive, la puissance de l’argent, les espaces conçus pour gérer comme des veaux les flux humains en partance pour les destinations touristiques. Heureusement, ils ne sont pas là, il ne les voit pas, entend déjà la douce ambiance de l’Éden promis, un hashram peut-être ? Sa vue est déjà troublée par les fabuleux ethers d’un monde pur et vrai. Mais il n’y a pas d’avion pour partir, pas de passagers, pas d’hôtesse ni de steward pour lui souhaiter bon voyage. Où aller ? Quel chemin prendre ? Il n’y a pas de chemin, pas d’issue. Juste un vague carré d’herbe négligé sur lequel le vent agite de vieux journaux. Il reste. Quel pathétique échec. Et déjà la douce voix enchanteresse disparaît dans le brouillard.

– F.T.

Note d'intention

Mon film documentaire expérimental 2020 a été réalisé très spontanément. Je savais que les aéroports allaient être presque vides parce que la nouvelle du virus se répandait et je voulais documenter les espaces pendant mon voyage à Toulouse à la mi-mars. J’avais déjà réalisé deux films, ONE et Hello Everybody, avec un vieux smartphone équipé d’une caméra de résolution 320 × 240, et j’ai décidé que ce serait le format idéal cette fois-ci aussi. L’impact visuel de la vidéo fortement compressée crée une forme intemporelle qui me semblait bien s’intégrer à ce projet, après que toutes les situations d’affrontement avec un nouvel ennemi inconnu aient suivi l’espèce humaine depuis que nous vivions encore dans des grottes. Une fois rentré chez moi, j’ai commencé à visionner les images et à travailler sur le son. Ma première idée était de créer une bande sonore abstraite et de combiner des textes de méditation, en particulier la respiration, avec l’image. Cependant, au cours de mes recherches, j’en suis venu à croiser la performance étonnamment puissante de Hariharan chantant Buddham Saranam Gacchami - un chant bouddhiste séculaire et j’ai tout de suite su que c’était parfait pour mon film.

–Juha Van Ingen

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