Diffusé dans Compétition #1.
Synopsis
En 1971, le peintre Giuseppe Capogrossi, l’architecte Maurizio Sacripanti et le sculpteur Alfio Castelli gagnèrent l’appel à projet pour une « grille artistique » qui devait entourer l’immeuble de la Faculté de Droit de la ville de Bari (Italie). Complétée en 1972, cette œuvre d’art publique est aujourd’hui oubliée et dégradée. S MMM revisite les formes de cette barrière, en hommage à cette confrontation passionnée entre pratiques créatives qui mena à cette œuvre.
Texte du comité de sélection
La pratique de l’artiste italien Ignazio Fabio Mazzola se concentre sur la création de films de très courte durée et dont la programmation résiste à une forme de normalisation comme la projection en boucle : les films de Mazzola doivent apparaître et disparaître rapidement. Sa production pourrait être séparée en trois filons (qui se croisent parfois) : des films autobiographiques, des portraits d’artistes et des films sur l’architecture. S MMM fait partie de ce dernier groupe de travaux, où Mazzola interprète des projets d’architecture d’avant-garde à travers un processus d’observation, de synthèse et d’abstraction. Dans S MMM les formes du portail d’une université sont traitées comme matière brute pour la création d’un court métrage badin et polyrythmique, fait avec la collaboration du groupe de musique expérimentale italien Lo Flopper.
– S.M.
Dans S MMM et dans d’autres films que vous avez réalisés par le passé, l’interprétation que vous faites d’un projet architectural ou d’une autre œuvre d’art que vous étudiez est profondément ancrée dans l’acte de réduire, de synthétiser, visuellement une forme, un signe, un moment. Vous avez travaillé avec le film et la vidéo, mais je me demande si cet aspect de votre pratique artistique est lié au dessin ou à la peinture ?
Tout d’abord, je me considère comme un dessinateur, ma formation de base a un double caractère : artistique et technique. Un exercice fondamental pour ma pratique actuelle a été de synthétiser, même en plein air, avec quelques lignes et parfois avec des outils de fortune, les images de la ville, les architectures étudiées d’abord à travers les livres puis par l’expérience directe. La peinture est une référence constante dans mon travail. Mes premiers portraits vidéo racontent une relation avec la matière picturale qui s’est de plus en plus développée au fil des années, du détail des mains contaminées par le jaune et le bleu cobalt (dans S _ S, de 2015) au geste extrême de remettre l’appareil photo au peintre (dans T. - G. 3.2 quasi 43, fait en 2017) .