Diffusé dans Compétition #5.
Synopsis
Quand la publicité, les grandes marques et le marché économique nous bombardent…Fuir ? Se révolter ? S’engager ? S’indigner ? La cinéaste utilise l’art du fragment pour brosser un court pamphlet contre le capitalisme.
Texte du comité de sélection
Fidèle à son esthétique du fragment, du lambeau d’image arraché et recontextualisé telle que pratiqué dans sa période lettriste (1980-1995) puis dans sa veine autobiographique (la série des K, 2001-2008), Frédérique Devaux plonge dans son chutier d’images et en extrait des lambeaux de villes sauvagement agressées par des publicités de toutes sortes (images de marques, agression visuelles diverses, alphabets internationaux au service du Capital) pour nous asséner un bref pamphlet visuel sur la perte de tout repère en terres de capitalisme sauvage et omniprésent. Rues, individus, bâtiments sont ravagés et déformés par cette peste graphique. Cette fois, Devaux utilise directement le numérique qu’elle soumet aux mêmes dérèglements que, jadis, l’argentique. Un choc visuel.
– R.B.
Quel est le point de départ de votre film ?
C’est le mal être et l’inadéquation de ma vie à la société contemporaine, ainsi que le souhait qu’un jour je puisse mener une existence juste et apaisée. Par société contemporaine, j’entends son caractère mercantile et consumériste, et dont l’expansion libérale ne fait que croître de jour en jour. Et parce que je vis de nombreux mois dans l’année en Algérie. Étant binationale, je suis à moitié française, et à moitié algérienne. Je ne supporte plus les injustices ici et là. J’ai donc filmé le hirak, la révolte de tout un peuple, qui était pour moi plus que justifiée à mes yeux.
Capital(ism)e démontre alors comment nous sommes assaillis au quotidien par la pub, les marques, les consortiums, l’évolution ultra rapide des logiciels, des produits de toutes sortes, et à quel point les populations se retrouvent aliénées par ce mouvement. Nous ne pouvons plus souffler ni méditer, nous ne savons plus comment réagir, sauf à s’enfermer dans des boîtes hermétiques.
Combien de temps a pris l’élaboration de votre film ?
Je n’ai pas pu travailler en continu dessus, je pense y avoir passé une quinzaine de jours au total, sans compter la préparation en amont (recherche des rushes, des sons, de la digitalisation…).