Diffusé dans Compétition #5.
Synopsis
L’instabilité actuelle du système climatique a un impact sur les carottes de glace et fait monter le niveau de la mer à l’échelle mondiale, tout en modifiant la vie humaine. Dans le même temps, les données des machines restent, elles, inchangées.
Texte du comité de sélection
Alexander Isaenko, un des rares cinéastes expérimentaux ukrainiens contemporains, continue son étude magnifiquement précise et inventive de la relation et cohabitation entre corps et environnement, que celui-ci soit numérique ou bien naturel. Dans ce nouvel essai filmique, il soumet ses images à l’algorithme de reconnaissance d’images mis au point par google qui permet non plus de seulement reconnaître une image, mais de faire apparaître son travail dans l’image même, créant alors des associations parfois très étranges, et la plupart du temps d’origine animale. Le corps humain du film est amené, dans une maison abandonnée d’un temps peut-être futur, voire post-humain, à n’être alors qu’un bloc de données, prêt à être sculpté. Cet amas numérique, traité par de nouvelles intelligences, recrée une nature qui lui est propre, une faune et une flore inédite, laquelle n’a plus de consistance ni de forme définitive : la frontière entre les matières est poreuse, voire inexistante, et seul le mouvement nous permet de différencier chaque corps.
– T.D.
Quel est le point de départ de votre film ?
Hello World a commencé pendant la post-production d’Adieu, Corpus !. Il était évident pour moi que le corps irait plus loin dans l’espace virtuel et bien sûr le corps représenté perd toute forme d’identité.
Quelles techniques avez-vous utilisé dans l’élaboration de votre film ?
J’ai utilisé des générateurs google : Deepdream (pour l’image) et Magenta (pour la musique dans la deuxième partie). J’ai aussi utilisé des textes de Bernard Stiegler que j’ai modifié en utilisant Generating the web 2.0 et les voix de robots du site Oddcast TTS demo.
Combien de temps a pris la réalisation de <Hello World> ?
Le film a été filmé dans un espace abandonné. À mon avis, il s’agissait d’une école de gardes-frontières du temps de l’URSS. Je pense que nous avons filmé dans le grenier de la salle à manger. La transformation ultérieure a pris un an et plusieurs mois.