Diffusé dans Compétition #5.
Synopsis
Il y a toujours quelque chose, une tension, au sein de chaque relation. Quelqu’un ne fait que passer tandis que l’autre regarde. La confiance ne se négocie pas.
Texte du comité de sélection
Esmaili Zand réussit, avec ce film, une double performance : se familiariser avec les principales tactiques de l’expérimental (surimpressions multiples, images scratées, montage rythmiques lorgnant vers l’argentique), et utiliser un matériau visuel et humain local, iranien, pour rendre palpable un projet audacieux, peut-être inédit en Iran ? Il franchit une étape par rapport à un autre de ses films A Man With Impression, fondé sur une série de déclinaisons visuelles autour du travail de Claude Monet. Avec Power Which Can Be Abused, le cinéaste pétrit avec de la glaise locale (filles, fictions fissurées, réappropriation d’images) un film saisissant. Oui, on peut faire des films palpitants et expérimentaux avec des images locales et le rendu est surprenant.
– R.B.
Quel est le point de départ de votre film ?
Il y avait beaucoup d’idées derrière ce film ; d’abord il commence par une relation entre les histoires kafkaïennes et les oeuvres de David Lynch, puis j’ai fait une ode à Guy maddin (le tournage du film, les angles de caméra et le jeu des actrices). Et ensuite, il est basé sur une histoire que j’ai écrite l’année dernière quand j’étais à Paris, sur la confiance, la loyauté et les problèmes familiaux. Dans ce film, j’étais sur le point de mettre des intertitres, comme dans les films muets, mais j’ai finalement décidé de mettre le public à l’aise pour obtenir ce qu’il veut vraiment du film. J’ai été très impressionné par les œuvres de Guy Maddin et de Peter Tscherkassky.
Quel matériel avez-vous utilisé dans son élaboration? Avec quoi avez-vous tourné ? Pouvez-vous expliquer le processus de création du Power Which Can Be Abused ?
En fait, c’est un film à très petit budget, à cause du scénario. Nous avons tourné le film avec deux appareils photo (Nikon 5300 et Canon 5D). Certains des plans du film ont été tournés en 2019 et d’autres en 2020. Nous avons décidé de tourner notre film dans quatre appartements différents en raison de leur style unique pour la chambre, la cuisine et le balcon. La partie la plus importante du film a été la conception sonore qui a pris 2 mois pour être réalisée.
Quel est, selon vous, le rapport entre vos images et ce qu’elles disent ?
C’est l’histoire de la confiance, du crime et de la métempsychose, c’est quelque chose dont nous avons beaucoup d’histoires dans l’histoire du cinéma. J’ai regardé beaucoup de films expressionnistes allemands et cela m’a beaucoup aidé à finaliser mon story-board pour être prêt à faire le film.