Diffusé dans Compétition #4.
Synopsis
Depuis la surface de planches de bois, caméra et main étudient ensemble le mouvement d’un espace statique, à travers le bruit pictural déclenché par l’obscurité. Cet exercice traite de la multiplicité des textures, et des dimensions possibles d’un environnement nébuleux.
Documentation
Pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à faire ce film ?
Ce film a commencé comme un petit exercice pour réinventer ma façon de filmer avec ma caméra numérique. Pendant l’été 2020, j’ai eu une grande impulsion pour filmer n’importe quoi, quoi qu’il puisse être. À cette époque, à quelques mois de la révolte du 18 octobre, je suis tombé sur de nombreux fragments d’objets brûlés dans la rue, comme des meubles, des portes, des journaux, etc. Cela a attiré mon attention sur ce que je pensais être significatif à “représenter” à ce moment-là. J’ai ramassé beaucoup de ces objets brûlés, puis mon intérêt s’est porté sur les textures de ces objets. Un soir, j’ai pris un morceau de bois et j’ai commencé à “jouer” avec ma main sur l’objectif et une petite lampe de bureau. À ce moment-là, j’ai pu voir comment les textures pouvaient se transformer en une image avec une sorte de qualité tridimensionnelle. Mon autre intention était de forcer autant de bruit numérique que possible, à la fois comme une caractéristique expressive et picturale des images numériques en général. Les résultats m’ont fait travailler sur la “mise en scène” en quelque sorte, ou par exemple, sur l’idée même de construire des images par rapport à leurs propres surfaces et sur la manière de leur donner de la mobilité, à travers les degrés auxquels l’objet capte la lumière ou les ombres.
Quelques mots sur votre parcours ? De votre approche esthétique ?
J’ai étudié le cinéma il y a quelques années, après quoi j’ai travaillé principalement comme illustrateur numérique, et grâce à mes expériences et à ma compréhension de ce domaine, je me suis ensuite réintroduit dans le cinéma avec un intérêt nouveau. J’ai également fait partie d’un ciné-club appelé Rayo Verde Cine Club. J’ai commencé à faire des films avec et sur tout ce que j’avais sous la main ou près de moi, et en même temps, j’ai écrit sur le cinéma et sur ce qui était pour moi ses aspects les plus pertinents. Dernièrement, j’ai eu tendance à travailler autour des textures qui proviennent des appareils numériques, comme les caméras et les scanners, et de leurs possibilités esthétiques grâce à la façon dont ils saturent la lumière. J’ai étudié avec certains capteurs particuliers, et aussi, des animations générées par scanner à travers des images converties en bitmap et certaines animations en couleur avec des compositions et des formes plus géométriques, également par scanner.
(Traduit de l’anglais)