LIONEL SOUKAZ, ENCORE PLUS

Lionel Soukaz est un pionnier du cinéma LGBTQIA+, un cinéaste rare (voire unique) dont les films autobiographiques sont à la croisée du cinéma expérimental et du documentaire militant.

« Le cinéma de Lionel Soukaz accompagne les mouvements d’émancipation, notamment ceux de la communauté homosexuelle, de 1970 à nos jours. Sa carrière débute en 1973 lorsqu’il filme des courts métrages underground dans le sillage du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) et organise plusieurs festivals de cinéma gay.

Lionel rencontre Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1978-79 « Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité », classé X. En réaction contre la censure, Lionel Soukaz tourne l’année suivante « Ixe » où il se filme prenant de la drogue et faisant explicitement l’amour. 

Ses premiers films sont marqués par l’expression des désirs homosexuels puis l’épidémie du Sida l’amène, à partir des années 1980, à réorienter son travail : il filme dès lors ce qu’il advient de la « communauté de pédés, de pauvres, de toxicos » décimée par la maladie mais aussi mobilisée par la lutte. 

En 1991, Lionel Soukaz s’empare de la vidéo, légère et peu coûteuse, et initie son Journal Annales, oeuvre monumentale de plus de 2 000 heures (déposés à la BNF) dans laquelle il saisit son quotidien et « l’ère du temps », les manifestations publiques comme son intimité. » Éros Militant.

Tous les bénéfices de cette séance seront reversés au fond d’urgence destiné à Lionel Soukaz, coordonné par le fond documentaire LGBT « Mémoire des sexualités ». En janvier dernier, Lionel s’est retrouvé dans une situation d’urgence, n’ayant plus de logement en raison de l’état d’insalubrité du bâtiment où il résidait. Cette situation d’extrême précarité menace d’aggraver ses problèmes de santé, son état risquant de se dégrader rapidement si nous ne lui venons pas en aide. 

On peut aussi contribuer à cette cagnotte créé par « Mémoire des sexualités »: https://www.leetchi.com/fr/c/aide-durgence-a-lionel-soukaz-1723262

Programmé par Nicole Brenez et Yves-Marie Mahé.

En présence de Stéphane Gérard.