Le film diffusé dans un circuit de diffusion commerciale obéit à un langage et à une structure industrielle qui se justifie par un refus d’élitisme et qui tend, par la netteté de sa dramaturgie fondée sur des paroles et des actes audibles clairement présentées sans aucun hors champ, à faire croire aux spectateurs qu’ils sont par un effet d’identification mécanique eux aussi des êtres singuliers et consommateurs d’une dramaturgie linéaire qui les « responsabilisera » en écartant les angoisses de leurs contradictions engendrées par le flou de leurs non dits et de leurs espaces temps incluant sans aucune raison apparente le flux continu des résonances de leurs passés.
Ma proposition ne pas faire avec tente d’offrir un langage qui se construit autour d’un «Je» celui du «Je» intime, et non le jeu du comédien. Elle se présente en ce sens comme un commentaire et perspective de l’acte cinématographique et de sa projection publique.
Ma programmation présente des films qui sont en effet des paroles «brutes» pour ne pas dire «brutales» qui en revendiquant le «flou», la saturation sonore, la remise en cause des habituelles présentations des situations géographiques ou psychologiques encadrées par ses nécessaires ouvertures de portes, de voitures circulant, ou de lune immobile dans le ciel étoilé en contrepoint avec les séquences d’actions, ou les prémices d’une réflexion philosophique, trouve son prolongement dans une expérimentation d’une projection qui en mêlant des lectures de textes à la projection d’une demi douzaine de courts métrages proposent ainsi une agora, telle qu’elle existait dans les débuts du cinéma diffusés dans la fêtes foraines, et qui n’avait aucun point en commun avec le concept d’œuvre inscrite au patrimoine.
Texte appel
Ne pas faire avec
Préambule
Le ressenti personnel représente à mon sens et en ce qui me concerne personnellement autant de valeurs qu’une étude sociologique reposant sur des critères édictées sans aucune concertation .
Du producteur
au consommateur
Ne pas faire avec
Les films «militants» épousent le plus souvent et à mon sens la règle du «faire avec». Leur esthétique est au service d’un discours de « terrain » traitant uniquement d’une question sans prendre en compte le hors champs visuel ou verbal afin comme ils l’affirment de ne pas perdre le spectateur.
Dans ce même ordre d’idée, les sociétés d’auteur font le plus souvent et à mon sens « avec » en affirmant qu’elles respectent la législation en versant des droits d’auteur en fonction de l’audimat et en refusant de verser des droits d’auteur aux réalisateurs incarcérés.
La grande majorité des festivals de cinéma labellisés par le CNC se plient à mon sens également à la règle du un euro investi doit rapporter un euro, ce qui a pour conséquence de privilégier les formats courts, voir très courts, puisque la multiplication des réalisateurs sélectionnés assurera mathématiquement par la présence de leurs proches dans la salle un taux satisfaisant de remplissage correspondant à la vérification des comptes au nom de la lutte anti corruption.
J’ajoute enfin toujours à titre d’exemple du «faire avec» que j’ai reçu un mail m’informant que ma participation à un concours de poésie sur la Paix m’obligeait par son règlement à n’aborder aucune question politique ni religieuse.
En conclusion il est pour moi personnellement en mon nom clair que l’injonction du un euro investi doit rapporter un euro, et ce au nom au nom de la laïcité et de la démocratie est désormais la règle non écrite des Commissions culturels de l’État, de la Région, de la Ville, du Mécénat Privé ou de l’Associatif.
Du producteur
au consommateur
Ne pas faire avec
L’individu ne peut exister, contrairement à ce que proclament les libéraux, sans le groupe. Il est cependant exclu à mon sens personnellement que l’individu doive se plier à une discipline à une solidarité d’un groupe et ce au nom du réalisme, de l’efficacité, du terrain, et en définitive du retour sur investissement.
Le fait que j’ai ainsi signé avec Youtube un contrat stipulant que les films appartiennent à Youtube ne m’empêchent pas d’écrire en commentaire sous mon film mis en ligne ce film comme tous mes films sont en libre chargement diffusion à l’exception des membres des conseils d’administration des sociétés d’auteur qui n’ont pas protesté contre l’expulsion par les CRS des participants de nuit debout qui occupaient pacifiquement la cinémathèque de Paris dirigée par des auteurs cinéastes affirmant dans leurs films être en lutte pour un monde meilleur.
De même, les droits d’auteur que je touche n’impliquent pas que je doive me plier au règlement des sociétés d’auteur, j’estime que chaque œuvre diffusée doit recevoir le même montant indépendamment de la taille du diffuseur.
La diffusion de mes deux courts métrages l’Aube et A Propos d’Eric P. sur Arte et dans des différents festivals labellisés CNC n’impliquent nullement que je doive être solidaire de leurs programmes.
Le ressenti personnel est acte sociologique bourdieusien, XIl ne s’agit cependant pas pour moi personnellement en mon nom en ce qui me concerne de critiquer, de juger tel comportement personnel. Je ne suis ni Dieu. Ni Notaire. Ni inspecteur de la CAF
Je dis simplement que le faire avec favorise un climat de résignation qui peut se rapprocher du complotisme qui affirme que quoi que l’individu fasse, il est écrasé par les « puissances dominantes occultes ».
Je dirai pour conclure que l’important est de ne pas adapter son langage, son esthétisme en fonction du Membre du Jury, du Commissaire, du Addoc SRF, du Sacem sacd scam adami, du Comédien, du Mot du Maire, du Conseil Régional, du Président, du Média. Du proche.
Nos illusions
sont notre réel.