Capsules / Portraits

Jules Bourbon

WP
Country
France
Year
2020
Screening format
Digital
Duration
4'50"
Shown in Competition #4.

Synopsis

In this video, I’m trying to produce a writing stuck to reality and in dialogue with my « Inner space ». Writing as a subjective camera in order to create different portraits … Drill through poetry the singularity that I perceive in the banal and the exceptional. Let the videos be perception points of reality which are violent, touching, dirty and splendid at the same time. I have a kind of caustic tenderness for the world around me. I am fascinated by its filthy side and its deep beauty at the same time.

I apprehend language by orality through the medium of video which appears to me as a possibility of understanding the text. I consider poetry as a necessity in order to express my own personal idiom. I have always been interested in an intimate writing, digging into myself to find an unique language. By dint of looking and questioning, images appear to me and words spit out one after the other… looking around me like a dazed person.

Documentation

CJC

Pouvez-vous nous parler de la genèse du film ?

JULES BOURBON

Je considère chacune de mes vidéos comme des fragments. 

Pour ce film, j’en ai prélevé deux que j’ai montés à la suite.

J’ai commencé il y a quelques années une série de vidéos que je conçois comme des « instants ». Il n’y a pas de fil narratif entre chaque vidéo, ce sont des capsules, des événements isolés qui ne résonnent pas directement entre eux. 

Cette série de vidéos est vouée à s’étirer dans le temps. Elle n’a pas de fin prédéfinie. C’est quelque chose qui se densifie au fur et à mesure.

En réalisant ces films, je veux explorer les différents moyens de servir le texte. 

L’écriture a autant d’importance que l’image. Je cherche un équilibre signifiant entre les deux.  

J’utilise la vidéo car elle m’offre de nouvelles possibilités d’appréhension du texte, comment faire entendre les mots pour qu’ils fassent sens pour le spectateur autrement qu’en le lisant. 

L’image n’illustre pas le texte mais rend plutôt compte d’un contexte, d’une spatialité, révèle une distance avec le réel tout en étant en plein dedans. 

Je cherche dans mes films un dérèglement du regard. 

A travers une manière de filmer, brute, floue et trouble, je cherche à développer un ensemble de codes visuels aux frontières de la lisibilité, une immersion.

 

CJC

Comment avez-vous procédé pour réaliser cet effet “flou”, “déformé” de l’image ?

JULES BOURBON

Les déformations, altérations, que j’opère sur l’image se font uniquement au moment où je filme. J’opère avec différentes techniques,  stratagèmes, afin que le travail sur l’image se fasse au moment même où je filme. Ce ne sont jamais des effets que je rajoute ensuite au montage. Le travail sur la matière se fait au premier jet, dans l’instant.

CJC

Pouvez-vous nous dire deux mots sur votre rapport à l’écriture ?

JULES BOURBON

J’enregistre, je capte plein de situations dans différents contextes. Je sens les choses par l’image, qui se métamorphose ensuite en mots. 

Je cherche une écriture immersive qui traite de l’intime et qui soit collée au réel… Des micro récits dans le dehors, tentative de sublimer le trivial.

Je cherche à écrire, filmer la vie de tous les jours dans sa répétition, son accumulation… 

« La beauté qui m’intéresse c’est celle qui vient des choses sales, de la rue, des trucs pourris, poisseux, et faire quelque chose de brillant et lumineux, presque fascinant de vérité ça me donne envie…La beauté la plus dégueulasse ». Virgile Vernier

 

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