Séance faisant partie du Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris.
Programmé et présenté par Pleasure Dome (Toronto, Canada) sur une proposition de Filipe Afonso
Le collectif Pleasure Dome (Toronto, Canada) présente une sélection de films, principalement canadiens, questionnant la nécessité de la duperie dans la fiction. Le programme aborde la tromperie du regard, de la convention, et celle de nos attentes en tant que spectateurs. Il aborde et révèle l’élaboration des pouvoirs coloniaux, des représentations médiatiques, des légendes et des systèmes. Avec des films de John Smith, Ken Monkman, Philippe Bergeron, Nadia Magnenat Thalmann, Daniel Thalmann, Alexandre Larose, Aaron Zeghers, Josh Romphf, Christina Battle, Eduardo Menz, Michèle Pearson Clarke et Ellie Epp.
John Smith
Kent Monkman
Philippe Bergeron
Aaron Zeghers
Josh Romphf
Christina Battle
Eduardo Menz
Michèle Pearson Clarke
Ellie Epp
« Deceiver, dissembler
Your trousers are alight
From what pole or gallows
Do they dangle in the night ? »
William Blake
« Menteur, Tartuffe
Ton pantalon prend feu
De quel piquet ou potence
Pendille-t-il dans la nuit ? »
William Blake, traduit par Ashley Molco Castello
En lien avec le thème de cette 17e édition du Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris, nous proposons un programme de films et vidéos qui défient les conventions narratives et cinématographiques à travers leur insistance sur la tromperie et la duperie du spectateur, placé à la base même de toute création fictionnelle.
L’intention de ce programme est de mettre en avant des travaux qui traitent d’un certain nombre de thèmes découlant de ce concept assez large du mensonge au cinéma. Ce dernier est traité de diverses manières par l’illusion, la magie, la dissimulation, la ré-appropriation, le détournement, le canular, le documentaire et les théories du complot.
La sélection sera principalement constituée de films et vidéos d’origine canadienne, tout en prêtant une attention particulière aux travaux plus contemporains (des années 2000 jusqu’à aujourd’hui) émergeant d’un cadre historique déjà bien établi, démontrant par ailleurs que les cinéastes expérimentaux et artistes vidéastes du Canada et d’ailleurs ont depuis longtemps interrogé les restrictions imposées par l’artifice de la perception, du réalisme et de la narration.
L’étendue de ces sous-thématiques nous permet de couvrir un large spectre de travaux, dont certains semblent s’attacher à une représentation de la politique, soit explicitement à travers le sujet traité, soit implicitement par le biais d’une certaine esthétique ou structure, ou même à partir de recherches plus conceptuelles.
Pleasure Dome est une association basée à Toronto, Canada, qui se consacre aux artistes dont le travail porte sur les images en mouvement. Fêtant son vingt-cinquième anniversaire, la structure s’engage depuis 1989 dans la promotion d’oeuvres d’une grande diversité, variant de fonds historiques jusqu’aux pratiques actuelles. L’objectif est de rendre accessible des oeuvres peu montrées, que ce soit à cause de leur esthétique, de leur format ou bien parce que leurs créateurs n’ont pas pu bénéficier d’une large diffusion.
— Pleasure Dome
John Smith
Un film sur les relations qu’entretiennent la coupe de cheveux, les vêtements et le son. « Ce flux de quatre minutes met en question nos réponses aux stéréotypes oraux, visuels et idéologiques. Smith indique les stéréotypes selon un mode associatif qui modifie le cours de nos attentes. La structure du film est étonnamment simple et subtilement trompeuse. Nous nous embarquons dans un voyage qui nous fait passer d’un stéréotype à son opposé le plus extrême au moyen de l’image, qui inverse par ses transformations et juxtapositions, notre interprétation vis-à-vis de ce que nous voyons et entendons. » Gary Davis
Kent Monkman
Tournée en slow-motion, telle une publicité pour shampooing brillance, la vidéo Mary relie l’allégorie biblique de Marie-Madeleine lavant les pieds du Christ à la visite du Prince de Galles à Montreal en 1860. Sous les traits de Miss Chief Eagle Testickle, Kent Monkman ré-écrit l’histoire en lui insufflant une tournure sexy et irrévérencieuse.
Philippe Bergeron
Film d’animation tridimensionnelle complètement réalisé par ordinateur à l’aide du langage de programmation graphique MIRA. Un petit être étrange vit sur une planète lointaine et rêve de nouveaux horizons. Tout comme l’oiseau qui passe, il s’envole à travers l’espace et arrive sur terre.
Ce film est un portrait en huis-clos du gratte-ciel de la Place Ville Marie, à Montréal.
Aaron Zeghers
Le 20 Juillet 1969, l’Homme pose le pied sur la lune. Bart Sibrel naît en 1964, à Nashville. Il sera conducteur de taxi. Sibrel, catholique dévoué, deviendra par la suite l’un des plus fervents théoriciens du complot lunaire, remettant en cause, à travers ses films et ses dires, la véracité du programme Apollo.
Josh Romphf
Des bouts de pellicule Super 8 delavée dont les disparités seront traitées informatiquement de sorte à recréer, par le biais de la 3D, une surface plane.
Christina Battle
Il s’agit du premier chapitre d’une série en cours de réalisation. Tracking Sasquatch se porte sur la recherche de cet animal insaisissable, également appelé « Bigfoot », une créature légendaire qui vivrait au Canada et aux États-Unis.
Eduardo Menz
Le rôle du spectateur est remis en jeu à travers l’usage répété et altéré du texte, de l’image et du son : il est forcé d’agir afin que ses attentes soient réalisées. Ce court-métrage évalue les structures de classe, examine le sens de la beauté et des oublis historiques grâce à deux femmes : très différentes l’une de l’autre mais évoquant aussi bien le régime brutal de Pinochet, fin des années 1980.
Michèle Pearson Clarke
All That Is Left Unsaid est l’élégie d’une fille pour sa mère. Les deux femmes ont vécu avec le cancer pendant quatorze ans : perte progressive de leur capacité d’entraide, de leur sagesseet de leur amour est vécue comme un calvaire croissant.
Ellie Epp
Trapline représente une nouvelle manière de considérer le cinéma comme façon de projeter le mouvement, bien que le film soit entièrement composé de plans fixes.