Diffusé dans Compétition #1.
Synopsis
Une bobine de pellicule n’est pas un bon moyen de faire le deuil.
Texte du comité de sélection
Hommage intime, plein de colère, au cinéaste américain et membre du Collectif Jeune Cinéma Robert Todd, décédé en 2018.
– S.M.
Quel est le point de départ de votre film ?
En 2018, en hommage au décès récent du cinéaste Robert Todd, on a demandé aux cinéastes s’ils voulaient tourner une pellicule de 16 mm, qui serait projetée à sa mémoire. Comme Rob et moi étions des amis et des collaborateurs de longue date, il était logique pour moi d’essayer de me rapprocher de lui, une fois de plus, de cette manière. Alors que je tournais le film seulement un mois après sa mort, je me suis mis beaucoup de pression, j’étais profondément en deuil et je n’avais aucune patience. J’ai tourné le film et j’ai envoyé la bobine à Boston. Tous les films ont été projetés en boucle au mémorial, mais je n’ai pas arrêté de rater le mien. Je ne l’ai vu qu’un an plus tard, quand j’ai finalement récupéré le négatif et l’ai fait transférer. Quand j’ai enfin pu le voir, toutes les émotions intenses me sont revenues et j’ai su que je voulais faire un film qui contrastait avec mon état de deuil, et sa profondeur effrayante et laide.
Quelles techniques avez-vous utilisé lors de la conception de I Can’t ?
J’ai tourné une bobine de 16 mm. Ce que vous voyez dans ce film n’est pas exactement ce que j’ai filmé dans l’ordre ce jour-là. En repassant le film dans Premiere Pro, je l’arrêtais et j’ajoutais mes pensées, mes souvenirs et mes sentiments sous forme de sous-titres.
Combien de temps vous a pris la réalisation ?
Environ un an et demi. J’ai tourné le film, je ne l’ai pas vu pendant un an, je l’ai monté à l’automne 2019 et j’ai finalement eu le courage de le partager au début de l’année 2020.