93400 Saint-Ouen
Ouverture des portes à 18h30, séance à 19h
En 2021, le Collectif Jeune Cinéma célèbre son demi-siècle d’existence. Pour le fêter, nous nous sommes invité.e.s en résidence à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen) afin de mettre en place la Cinémathèque Temporaire du Collectif Jeune Cinéma. Plus d’un tiers de notre catalogue y sera projeté, à raison d’une séance par semaine chaque vendredi, et d’un samedi entier par mois. Il y aura presque 80 séances en tout, avec des films de 2020 à 1943.
Les films seront montrés selon leur date de production, dans l’ordre chronologique inverse et sur leur support d’origine. Des membres du CJC, toutes et tous cinéastes, vous accueilleront au sein de cet espace que l’on souhaite le plus ouvert à tou.te.s : c’est pourquoi le prix d’entrée y est libre.
À chaque fin de séance, des échanges seront prévus, que ce soit en salle ou bien au bar de Mains d’Œuvres.
Programme
Vicky Langan et Maximilian Le Cain
Jean-Philippe Dauphin
Marie-Catherine Theiler
Frédéric Fenollabbate
Mauro Santini
Salise Hughes
Maurizio Mercuri
Salma Cheddadi
Alexandre Larose
Documentation autour de Nothing To Fear But Nothing Itself (Salise Hughes, 2009): Texte de Marie-Pierre Burquier
Nothing To Fear But Nothing Itself est un essai vidéo réalisé en 2009 par l’artiste américaine Salise Hughes à partir de fragments d’épisodes de la série « The Man from U.N.C.L.E. », une série d’espionnage américaine des années 1960. Artiste basée à Seattle, Salise Hughes est coutumière de la pratique du found footage, son travail consistant principalement en la manipulation d’images existantes : elle réagence, recolorise et surtout fait le vide dans un large corpus d’images populaires souvent issues du cinéma classique hollywoodien. Influencée par la théorie féministe, elle cherche à créer de l’espace dans ces images, en retirant tantôt le fond, tantôt les personnages, afin d’interroger le fonctionnement du regard, la représentation de l’identité et la confusion des genres. Dans Nothing To Fear But Nothing Itself (qui a obtenu le grand Prix de la Presse au 12ème Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris en 2010), Salise Hughes relit des fragments de « The Man from U.N.C.L.E. » à partir de la déambulation d’une étrange silhouette, à la fois homme et femme, capable de toutes les mutations. Tandis qu’une équipe de scientifiques cherche à éliminer cet « ennemi » insondable, le personnage incarné par Judy Carne vient détruire la table de contrôle du laboratoire pour lui
venir en aide. Ce nouveau récit prend forme grâce à des effets de retournements, de variations et de répétitions qui viennent créer une danse rythmique qu’accompagne la bande-son de
Jason Staczek. Dans le sequel de cet essai, intitulé Celluloid Heroes Never Really Die (2010), Salise Hughes poursuit son exploration de cet « arrière-monde » des fictions du passé, peuplé par des héros qui semblent à la fois en cours de désubstantialisation et fondamentalement immortels.