L’ANIMAL ANIME

Focus #4

jeu. 17 octobre 202417.10.24
19H45—21H45
5 rue des Ecoles
75005 Paris
Tarif
Unique : 6€
CARTES UGC/MK2 ET CIP ACCEPTÉES

« Les animaux assistent au monde. Nous assistons au monde avec eux, en même temps qu’eux. Cette communauté du sens de la vue nous apparie et nous apparente… Il ne s’agit pas de beauté, mais d’une intensité qui peut nous être rendue. »
Jean-Christophe Bailly, Le Versant animal, Paris, Bayard, 2001


Prenant appui sur les réflexions de Jean-Christophe Bailly, cet ensemble de courts-métrages propose diverses explorations des relations humains-animaux en privilégiant une modalité d’être différente, démarquée de nos préoccupations anthropocentrées. Passer d’un surplomb dominateur à une approche plus empathique. Déconstruire la soi-disant supériorité humaine en célébrant la beauté, la sensibilité ou même la créativité de l’animal. Le cinéma comme un moyen de (re)penser notre relation aux animaux en sortant de l’exclusivité humaine. Comment l’animal envisagé par le cinéma expérimental vient bouleverser notre regard, déplacer notre perception,
et questionner les réflexes spécistes. Un cinéma différent qui formule des hypothèses sur la perception animale, cela passe aussi par l’élaboration de processus collaboratifs ou de stratégies inclusives laissant davantage d’espace au non-humain dans la création cinématographique. La caméra permet alors d’interroger nos privilèges en déplaçant le regard et en accordant un nouveau statut à l’animal. Rompre avec nos habitudes de représentation où la technologie n’est plus sollicitée pour dominer l’autre (l’animal, la nature) mais au contraire pour établir une nouvelle forme de partage du sensible.
Par exemple, lorsque Peter Miller délègue à des lucioles la création des images de son film en leur laissant le soin d’impressionner de leurs lumières la pellicule. Joyce Wieland propose pour sa part une fiction malicieuse
attribuant aux chats et aux rats des rôles typiquement « humains ». Ou encore lorsque Vicky Smith – dans un geste qui rappelle celui de Stan Brakhage en 1963 avec Mothlight – utilise des abeilles mortes pour réaliser un film-tombeau qui est aussi un cri d’alerte sur la dégradation de l’environnement et ses conséquences funestes sur ces insectes.
Que regarde ce ruminant qui nous fixe par-delà l’objectif de Georges Rey ? Qu’ont en commun ces multiples reptiles apparaissant dans la vidéo du collectif Neozoon ? Comment voit une abeille ?

« La pensivité des animaux n’est ni un divertissement ni une curiosité : ce qu’elle établit c’est que le monde où nous vivons est regardé par d’autres êtres, c’est qu’il y a un partage du visible entre les créatures et qu’une politique, à partir de là, pourrait être inventée, s’il n’est pas trop tard. »
Jean-Christophe Bailly, Le Versant animal.

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