75005 Paris
Séance faisant partie du Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris.
Pour finir le festival, nous rendons hommage à Lionel Soukaz, cinéaste saboteur, éminemment subversif et pionnier du cinéma queer français, disparu cette année.
Trois films : un film-hommage du cinéaste Xavier Baert, partant du souvenir d’un film apparemment perdu, puis justement le film en question, retrouvé et restauré, donc montré pour la première fois depuis plusieurs années ; et, enfin, l’œuvre la plus controversée et peut-être la plus emblématique de Soukaz, Ixe, projetée en double écran.
« Le cinéma de Lionel répète et insiste, comme la vie. Une répétition de la vie insistante qui n’est autre que la permanente et incoercible protestation de la réalité. Cette réalité cachée des forces vives que ne cesse d’esquiver, dont ne cesse de nous dissuader la prétendue réalité des informations journalières et des vérités imposées. Aussi ce cinéma est-il ressenti comme l’impudeur d’une dénudation et comme le déchirement d’une blessure. Il offense les convenances, heurte la convention. Un cinéma de l’innocence aussi, qui ne porte aucun jugement : il se contente de montrer. Il ne juge pas les jugements de toute farine : politique, religion, morale, famille, etc., il en fait plutôt table rase. La réalité se décape, ou, comme une blessure, se débride ; le flux, le sang qui en jaillit est vital ». René Scherer