Maxim Tyminko, artiste biélorusse, a fait ses études à l’école d’art Glebov (Minsk) puis à l’Académie des Arts Média de Cologne de 2000 à 2005. Son travail est souvent montré dans les galeries d’art contemporain, biennales et musées, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Pologne, en Biélorussie, en Russie, etc.
Il représente cette génération d’artistes ayant trouvé dans l’exploration des nouveaux outils de création et des nouveaux médias, les possibilités de configurations de l’œuvre transgressant les cloisons traditionnelles entre arts plastiques, art conceptuel, vidéo, musique et performance. L’unité et la cohérence de son travail reposent sur la mise en miroir de préoccupations métaphysiques : quel est d’un côté la place et la valeur du sujet dans l’univers, le monde et la société ; de l’autre, de quoi et comment est composé l’univers ? Avec parfois une apparente simplicité désarmante, Maxim Timynko parvient à composer des pièces extrêmement savantes d’un point de vue technique, invitant le spectateur à des réflexions, voire méditations, tournant autour de la question de la particule, de l’unité, du grain, et de l’ensemble cosmique reliant tout cela.
La pièce intitulée 939 Picture Elements (2014) est assez emblématique de sa démarche : il s’est filmé dans une situation similaire à celle de ces figurants réunis dans les grandes tribunes des stades pour composer à l’aide de cartons de couleurs des motifs visuels. il a démultiplié son image 938 fois puis créé un effet de perspective afin de donner au spectateur observant sa pièce l’illusion qu’il fait face à des centaines de personnes manœuvrant des cartons de couleurs de manière coordonnée. Plus récemment, Maxim Timynko a travaillé sur l’unité « pixel », ce nouvel horizon plastique de l’univers visuel numérique, grâce auquel sont composées aujourd’hui la presque totalité des images que nous voyons dans des pièces comme Afterglows (2016) ou Forms Derived From a Cube (2016). Nous présentons ici son installation 939 Picture Elements, particulièrement pertinente au regard des problématiques esthétiques soulevées par l’introduction de la technologie numérique dans le cinéma expérimental.