Opening night — Cine-Concert : Bauhaus & Film Part 1 + F.U.T.U.R.O.S.C.O.P.E

Focus #6 + Focus #7

Tue 10 October 201710.10.17
19H00—23H59
5 rue des Ecoles
75005 Paris
Fee
unique : 5€
Unlimited UGC / mK2 cards and CIP cards accepted

Programmed and presented by Thomas Tode

CINE-CONCERT: The idea that a “Bauhaus cinema” does not exist is still widespread today. Yet film enjoyed enormous prestige in the Bauhaus, especially among László Moholy-Nagy and Walter Gropius, who had tried, unsuccessfully, to set up a film studio within the school. Nevertheless, there is a sizable body of films made by faculty and students. This first session will feature some of these works accompanied by the Krautrock band F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E.

PERFORMANCE: Morphist is an audiovisual performance that investigates notions of form, metamorphosis and mutation. A mathematical abstract substance composed of a myriad of particles is disrupted by the duo Chdh. Each alteration in the arrangement of this audiovisual material is transposed into sound and image in radical synesthetic processes.

Focus #6

Reflektorische Farblichtspiele
Kurt Schwerdtfeger
Germany
1922-1967
35 mm on digital
17'

Cine-Concert : Bauhaus & Film Part 1 + F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E

Flächen, Perpelleristisch
Heinrich Brocksieper
Germany
1927-1930
35 mm on digital
3'
Ente
Heinrich Brocksieper
Germany
1927-1930
35 mm on digital
1'
Näherin
Heinrich Brocksieper
Germany
1927-1930
35 mm on digital
2'
Komposition I
Werner Graeff
Germany
1922
16 mm
2'
Komposition II
Werner Graeff
Germany
1922
16 mm
3'
Schwarz : Weiss
Kurt Kranz
Germany
1929-1930 / 1972
16 mm
2'
Der Heroische Pfeil
Kurt Kranz
Germany
1929-1930 / 1973
16 mm
5'
Ein Lichtspiel Schwarz-Weiss-Grau
László Moholy-Nagy
Germany
1930-1932
16 mm
5'
Berliner Stilleben
László Moholy-Nagy
Germany
1931-1932
16 mm
9'

Focus #7

Performance : Morphist (Chdh)

Morphist
Chdh
France
2015
30'

Focus #6

Cine-Concert : Bauhaus & Film Part 1 + F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E

Les origines de Reflektorische Farblichtspiele remontent à la Fête des lanternes avec théâtres d‘ombres que Schwerdtfeger avait organisée au Bauhaus en 1922 et qui marqua le début d’une série de spectacles et de projections de lumière. Après la guerre il reconstitua ses partitions en cinq phrases : Vegetative Form, Bauhaus 1922, Streifen und Gitter, Rotes Quadrat et Hommage à Schlemmer.
Flächen, perpelleristisch montre deux surfaces trapézoïdales en rotation rapide sur fond noir, provoquant l’effet d’une image rémanente sur la rétine. Dans l’animation Ente une surface blanche se fissure et dévoile le dessin d’une bouteille se transformant en canard. Dans Näherin des figures formées par des ciseaux, des boutons et des fils blancs mis en mouvement sur fond noir, se livrent des combats, se décomposent et se créent à nouveau. Werner Graeff, jeune élève de Van Doesburg au Bauhaus, signe en 1922 ses propres partitions avec des formes abstraites qui ne furent réalisées en tant que films que dans la période d’après-guerre : Komposition I œuvrant avec des carrés colorés et Komposition II en noir et blanc. Le jeune Kurt Kranz fit ses études de 1930 à 1933 sous l’égide de Klee, Kandinsky, Joost Schmidt et Walter Peterhans, ce qui lui permit de développer toute une série de propositions filmiques à partir de motifs abstraits qu’il ne réalisa qu’en 1972, une fois prise sa retraite de professeur d’art à Hambourg. Dans Schwarz : Weiß / Weiß : Schwarz des cercles blancs se frayent un chemin verticalement dans un champ noir, traçant dans leur sillon de larges barres blanches, jusqu’au moment où émergent de façon inattendue des cônes noirs et blancs qui perturbent l’ordre vertical.
Der heroische Pfeil. ayant une flèche pour héros, ce film possède un caractère explicitement anecdotique, parlant du franchissement et de la résistance – sans et avec satellite – face à toute sorte d’obstacles. Dans Ein Lichtspiel schwarz-weiß-grau de László Moholy-Nagy, professeur du Bauhaus, des objets métalliques, scintillants et perforés, sont mis en mouvement – parfois superposés – dans la lumière et dans l’ombre, créant ainsi un poème lumineux. Plus de 100 ampoules se mettent à briller suivant un rythme prédéfini et projettent de la lumière à l’aide d’un mur perforé, de grilles, de bâtons façonnés et de disques. Son reportage Berliner Stilleben documente en revanche de façon impitoyable, mais avec rigueur formelle, la misère des quartiers ouvriers de Berlin.

— Thomas Tode

F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E

(Krautrock)

Venu de la Loire Valley 37, F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E est un trio avant tout relaxant, quoi que sûrement pas uniquement. Julien Nicolaï y joue de la basse, Jean-Baptiste Geoffroy de la batterie et Antoine Serreau de la trompette, mais il est à noter qu’ils furent par le passé un duo, puis un trio, un quintet pour un seul et unique concert. Évidemment ils ont eu leur petit moment quatuor, et les revoilà en trio. Tout ça fait d’eux un groupe avec des nombres changeants, qualité qui leur confère un certain sens du social, une adaptabilité à toute épreuve, et aussi un amour du beau chiffre, car nul n’est sans savoir que le 2, le 4 et le 5 ont leur mérites, mais certainement pas autant que le 3 dont ils se sont fait les chefs de file. Ces garçons seront donc ravis de jouer lors de vos initiatives locales du type « trouver sa lumière intérieure en regardant à travers des minéraux ternaires ». Ils peuvent aussi vous aider à chercher votre chemin hors du cosmos. Ne pas écouter les nuits de pleine lune et/ou en étant tourné vers l’est, si vous faites partie de ceux qui croient en la géographie. Ne pas boire d’eau dans les 30 minutes qui suivent l’expérience. Nul si découvert.

Focus #7

Performance : Morphist (Chdh)

Sous l’action de différentes forces, les milliers de corpuscules s’organisent en structures complexes parcourues par des frémissements instables. Chaque particule a une vie propre dans un univers qui la contraint selon des mécanismes physiques de gravité, de mécanique des fluides ou d’attraction. Elles sont en permanence soumises à des influences contradictoires créant une macroforme et un comportement d’ensemble extrêmement complexe.

Durant la performance, les interprètes contrôlent les forces agissant dans cet univers et génèrent différents états d’équilibres fragiles traversés d’énergies instables. Le collectif Chdh étudie les relations images/sons en créant des synthétiseurs algorithmiques sonores et visuels. Ils utilisent principalement ces instruments audiovisuels lors de performances live. En utilisant des équations décrivant des mécanismes naturels, ils génèrent des chorégraphies abstraites de particules dont la matière minimaliste dévoile des structures sous-jacentes d’une grande complexité, façonnées par d’étranges attracteurs organiques. À la recherche d’une radicalité synesthésique, leurs performances hypnotiques travaillent sur les mouvements conjoints entre image et son et appartiennent autant au cinéma expérimental dans la forme utilisée qu’à la musique improvisée dans la manière où elles sont jouées.

Depuis le début des années 2000, ils ont montré leurs projets dans une centaine de lieux à l’international, notamment la performance Egregore (2011) qui explore les mouvements de groupe d’une foule de particules, et Morphist (2015), étude des transitions de formes d’une substance abstraite. Ces travaux ont également menés à deux éditions : le DVD Vivarium (Art Kill Art / Arcadi – 2008) qui contient des œuvres vidéos abstraites ainsi que les logiciels développés pour ces créations, proposant de les « rejouer » ou de les modifier, ainsi que la clé USB Egregore – source (Art Kill Art – 2014), adaptation du logiciel utilisé pour Egregore, qui a donné lieu à une performance à distance sur plus de 120 ordinateurs dans une vingtaine de pays. Défenseurs du logiciel libre, ils distribuent librement leurs projets et les outils développés pour leurs travaux, notamment la librairie pmpd de modélisation physique pour Pure Data.

Cyrille Henry, artiste et développeur pluridisciplinaire, s’intéresse à l’interaction entre le geste humain et l’informatique. Son travail s’est orienté tour à tour vers les capteurs ou la modélisation physique pour l’analyse gestuelle, les interfaces de contrôle informatique, ainsi que la synthèse sonore et visuelle en temps réel. Il a travaillé 4 ans avec La Kitchen (comme responsable du departement hardware) au développement d’interfaces de captation et de leurs utilisations dans un contexte artistique (spectacle vivant, danse, installation interactive, musique). Il est l’un des membres fondateurs du projet chdh de performance audiovisuelle basée sur les logiciels pure-data et Gem ainsi que des outils qu’il a developpés de modélisation physique. Depuis 2005, il travaille comme développeur/ingénieur indépendant autour de Pure Data / Gem et de systèmes de captation.

Nicolas Montgermont explore la physicalité des ondes sous ses différentes formes. Il s’intéresse à la réalité des ondes dans l’espace, à la manière dont elles se déplacent et se transforment, aux liens entre une source et notre perception en concevant des dispositifs qui créent une exploration sensible de leur essence poétique. Il travaille les ondes sonores principalement à travers les vibrations des matériaux et leurs propagations, les ondes électromagnétiques naturelles et artificielles sous la forme de paysages radios, les énergies gravitationnelles et sidérales à travers le double prisme astronomie/astrologie.
Il réalise des installations, souvent en collaboration avec Cécile Beau et anciennement dans le collectif Art of Failure, dans lesquelles le temps a une importance particulière qui permet de s’approprier de manière intime ces matières et énergies, il est également actif dans le domaine de la performance audiovisuelle avec Chdh et dans la musique improvisée dans BCK et Yi King Operators. Il a publié plusieurs éditions chez Art Kill Art. Ses projets sont montrés dans de nombreux centres en Europe et ailleurs (Club Transmediale, Elektra, MusikProtokoll, Fondation Vasarely, Palais de Tokyo, XRO, iMAL, PixelACHE,…).

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