Closing night — Cine-Concert (Vu par mon chien + LA CHATTE)

Focus #17

Sun 16 October 201616.10.16
21H00—23H59
Les Voûtes
Fee
One session : 5 €
Festival Pass: 15 €
The Festival Pass only gives access to the events of the Voûtes

Programme présenté par Alexandre Dupouy

The projection will be accompanied by the band LA CHATTE

During the “Trente Glorieuses”, an amateur, Parisian, idle and wealthy, persists in filming the underwear of women he meets in the street.dissatisfied with his beginnings, he conceived in the middle of the 1960’s an infernal machine, probably a saxophone case equipped with a camera, which he held at arm’s length, in all discretion and impunity. He thus baptized his unmentionable films: Seen by my dog. The projection will be accompanied by the group LA CHATTE (post-punk, rhythmic electro-zouk, dark, altered, strident, chocolate).

VU PAR MON CHIEN
Charles Way
France
1945-1975
16 mm on digital
80’

My Way

 

Charles Way, cinéaste méconnu qui hissa le voyeurisme à la hauteur d’un art, exploitait-il les femmes en filmant les petites culottes de ces actrices involontaires qu’il suivait dans la rue ? Le débat est ouvert.

On ne sait rien de lui, sauf son nom, peut-être faux, et son érotomanie délirante. C’est seulement après la mort de Charles Way, à la fin des années 1970, qu’on découvrit chez un brocanteur les nombreux films qu’il avait réalisés pendant plusieurs décennies, en 16 mm inversible, pour son seul plaisir. Projetés en 1986 aux Rencontres cinématographiques du Festival d’Avignon, ils avaient, depuis, disparu. Quelques-uns ont été retrouvés pour la seconde fois, toujours chez un brocanteur – mais pas le même. Rassurez-vous, la plupart de ceux qui restent égarés sont de banals petits home moviespornographiques dont l’intérêt se limite à la rafraîchissante candeur de leur amateurisme. Le cinéaste manifestait davantage d’originalité en interrogeant méthodiquement leurs interprètes féminines, amantes de rencontre ou prostituées aguerries, sur leurs pratiques sexuelles. Las ! les enregistrements de ces confidences, qu’il archivait avec soin, semblent, eux aussi, aujourd’hui perdus.

Les bobines récemment réapparues appartiennent à une autre partie de son œuvre, la plus captivante, dont elles constituent de minces mais précieux lambeaux. Il s’agit de séquences muettes tournées en extérieur, à Paris, auxquelles il avait donné le titre général de La Rue vue par mon chien (ou, simplement, Vu par mon chien). Notre hurluberlu arpente chaussées, trottoirs et escaliers de métro en filmant les passantes, sans doute en caméra cachée, avec une fixette marquée pour leurs gambettes et leurs popotins. Tout se corse au début des sixties, quand il met au point un extraordinaire appareil de prises de vue : il planque sa caméra dans un étui de saxophone (ou de violon, les – rares – témoignages divergeant sur ce point de détail) et, grâce à un astucieux système de miroirs, peut ainsi filmer sous les jupes des dames, à leur insu. C’est un ballet ininterrompu de cuisses qui chaloupent au rythme de la marche, de jupons qui froufroutent, de porte-jarretelles qui magnifient des bouts de peau nue, de culottes dont la taille, les teintes et les parures varient à l’infini. Mais, renâclerez-vous, des culottes, toujours des culottes, cela doit devenir lassant, à la longue ? Que non ! C’est même fascinant. Ces fanfreluches et ces chairs anonymes, qu’on ne fait souvent qu’entrevoir dans la pénombre, et qu’on devine plus qu’on ne les distingue, ont quelque chose de magique.

En vrai artiste, Charles Way était à la recherche de son Graal : une femme qui, paradoxalement, n’eût enfin PAS de culotte. Le trouva-t-il ? Vous le saurez en venant voir ce ciné-concert.

— Jean-Pierre Bouyxou

Texte préalablement paru dans la revue Siné Mensuel  n°31 – Mai 2014

LA CHATTE

 

Créature musicale à trois têtes, La Chatte est née en 2003 à Paris de la rencontre de Stéphane Argillet aka Stereovoid, artiste visuel et sonore, Vava Dudu, artiste pluridisciplinaire et styliste, et Nicolas Jorio, musicien polymorphe. Après avoir sorti un premier album “rose” autoproduit en 2004, ils se concentrent sur la performance live et sillonnent les routes d’Europe. Puis le label Tsunami-Addiction sort deux albums : Bastet (2011) et Crash Océan (2013). Le son de La Chatte s’est façonné sur scène au fil de nombreuses sessions live improvisées, occasions de mélanges aléatoires de techniques et d’accidentelles connivences sonores. La plupart de leurs morceaux, même temporairement fixés par l’enregistrement, sont en évolution permanente, changent de forme, oublient leurs intentions premières, ou meurent de mort naturelle. Les inspirations aquatiques ou stridentes des guitares, l’expressionnisme extrême du chant et les aventureuses géométries des machines mènent La Chatte sur des chemins sinueux, improbables et sauvages.

STEPHANE ARGILLET aka STEREOVOID

(keyboards & electronics)

Artist and musician. Active member and founder of the artistic collective France Fiction, he also plays in the duo Peine Perdue, and has just opened in Berlin, a space/label dedicated to fashion, art and music: Uni+Form.

VAVA DUDU

(chant)

Stylist and multidisciplinary artist. As a stylist, she creates collections for stores in Paris, Berlin, Tokyo, Osaka and New York, and produces photo series for various magazines. Considering clothing as an artistic medium, just like music, drawing or poetry, she has also shown her work in galleries and art centers, often accompanied by performances by La Chatte.

NICOLAS JORIO

(guitars)

Musician. He works in parallel with the group on a solo project, “Take”. He hosted a weekly radio show on the internet: Cheval Radio.

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