False pretenses

Focus #14

Sat 15 October 201615.10.16
20H00—22H00
Les Voûtes
Fee
One session : 5 €
Festival Pass: 15 €
The Festival Pass only gives access to the events of the Voûtes

Programmé et présenté par Bertrand Grimault

(ASSOCIATION MONOQUINI)

Hollywood, in the mill! From Pièce Touchée (mimed version) to Psycho(a capella), passing by Duke Ellington (the caravan passes away) and film noir with a cloud of milk, this supposedly experimental session concocted by Bertrand Grimault (Monoquini association) opts for betrayal (of images, of translations), celebrating the striking spirits and the crackpot storytellers. Certainly a program that seeks to pass itself off as something it is not.

JE ME RESSERVIRAI BIEN UN...
Arnaud Ducasse
France
2002
Digital
2’20
HOLLYWOOD MOVIE
Volker Schreiner
Germany
2012
Digital
7’
PSYCHOSE
Antoine Defoort
Belgium
2005
Digital
3’
CARAVANE
Bertran Berranger
France
2000
Digital
5’25
SECUNDARY CURRENTS
Peter Rose
United Kingdom
1983
16 mm
16’
PREMIUM
Ed Ruscha
USA
1970
16 mm
20’

“Nous nous fions beaucoup trop à ce que nous voyons, les apparences sont parfois trompeuses”, suggère John Hurt, non pas dans le rôle de Napoléon, mais dans celui d’un agent de la CIA en maître-manipulateur dans l’ultime opus du cinéaste américain Sam Peckinpah. “Tu es dans le vrai. Je ne croirai plus aux mensonges”, pourrait lui rétorquer avec candeur Rutger Hauer, ou à la manière de l’aphoriste Lichtenberg, simplement s’émerveiller de voir que les chats, tels John Hurt avec ses grandes oreilles, ont la peau percée de deux trous précisément à la place des yeux. Mais, dites-vous, que vient donc faire Osterman Week-end dans un festival de films différents ? La versatilité des disques numériques permettant désormais de se repasser à l’envers, dans le désordre et en boucle la plus banale des séquences est une invitation à déconstruire le cinéma mainstream et à ravaler les façades Hollywoodiennes, pour la plus grande joie du spectateur sardonique. Ce que fait avec brio Volker Schreiner, qui ne travaille ni pour la CIA ni le KGB, mais qui coupe et colle allègrement  dans un casting de rêve pour nous offrir, avec trois bouts de chandelle et des heures de boulot à la table de montage, une jubilatoire leçon de cinéma élargi. Plus paresseux, ou encore plus fauché, Arnaud Ducasse pastiche “Pièce Touchée”, le fameux film de Martin Arnold qui fait bégayer 18 secondes de “The Human Jungle” de Joseph M. Neuman, avec ici un tour de main à la Marx Brothers qui nous rappelle ce que l’autrichien doit à Raphael Montañez Ortiz. Fi de found footage de gueule, la reprise ou le remake se jouent donc aussi dans la vraie vie avec les moyens du bord, qu’il s’agisse de la partition de Bernard Hermann pour “Psychose” interprétée a capella en split screen (les choquottes, avec le sourire) ou de la “caravane” de Duke Ellington à la manière d’Ennio Morricone par deux esprits frappeurs. Quant au film noir bien noir, vous allez être servis, mais à l’instar du “Port de la drogue” de Samuel Fuller où la censure française a troqué le complot communiste contre un banal trafic de stupéfiants, Peter Rose a choisi d’appliquer littéralement le célèbre dicton : traduire c’est trahir, avec un résultat qui s’apprente à de la haute trahison passible d’une bonne crampe abdominale. Enfin, vous ne repartirez pas sans reprendre un peu de salade made in L.A. ? Un séducteur salace (incarné par l’artiste Larry Bell), une jolie femme un peu trop naïve (interprétée par la journaliste et essayiste Leon Bing), un rendez-vous galant qui finit dans les choux. C’est Ed Ruscha qui nous dit que le plus important dans la vie, finalement, c’est les crackers. Vraiment, le cinéma Hollywoodien n’est plus ce qu’il était.

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